WE DO GOOD ! Avec un nom pareil, impossible de se tromper sur l’objectif ! Chez WE DO GOOD on veut faire les choses bien.
Bonjour Susana, nous sommes ravis de pouvoir aller sur le terrain de la finance aujourd’hui, parce que vous avez une vision simple mais efficace : “changer la finance pour changer le monde ». Quelle solution propose WE DO GOOD ? Et est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur la finance à impact positif ?
Effectivement, nos valeurs sont inscrites dans le nom de l’entreprise et on fait de notre mieux pour les retranscrire au quotidien dans notre activité et organisation interne ! Notre ambition chez WE DO GOOD est de démocratiser l’investissement citoyen dans des projets qui ont du sens et dans l’économie réelle. Car, comme vous l’avez peut-être vu passer, l’impact de notre épargne est plus important que l’impact de nos gestes au quotidien (déplacement, énergie, transports…) : selon le dernier rapport d’Oxfam France, l’argent placé par les 6 principales banques françaises émet près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière.
La finance est donc un levier très important pour la transition énergétique. C’est pour cela que depuis 2015 nous développons un outil permettant à chacun et à chacune d’investir à partir de 10 € dans des projets concrets, de manière directe et transparente, avec un retour sur investissement qui dépend de la réussite du projet : l’investissement en royalties. Pour nous, la finance à impact positif c’est ça : une finance où les citoyens ont le pouvoir d’investir de manière directe et transparente dans les projets qui leur parlent. C’est une finance reconnectée aux grands enjeux auxquels nous faisons face, à l’humain, à la planète.
De manière concrète, comment évaluez-vous ces impacts positifs ?
Sur notre plateforme, chaque projet doit remplir une grille d’évaluation de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux. Le détail des impacts validés est ensuite rendu disponible sur la présentation de chacun.
Nous évaluons également chaque année notre propre impact direct et le publions dans un rapport d’activité. D’ailleurs, pour avancer de manière plus méthodique dans ce sens, nous avons décidé de suivre le parcours de certification B Corp, qui permet d’évaluer l’entreprise sur l’ensemble de ses facettes de manière exhaustive. Le mouvement B Corp est une communauté d’entreprises pionnières réunissant dans plus de 60 pays des entreprises qui veulent réconcilier but lucratif et mission au service de l’intérêt général. Nous avons été la première plateforme d’investissement participatif à obtenir la certification en France et cela a été une reconnaissance de nos engagements très importante pour nous !
En matière de transition durable des entreprises, l’innovation est centrale. Quels types de projets et initiatives figurent sur la plateforme ? Et comment sont-ils sélectionnés ?
Nous avons 2 types d’investissements possibles sur la plateforme :
- Les entreprises qui lèvent des fonds, souvent des jeunes entreprises en démarrage : nous les choisissons après avoir vérifié leur business plan, notamment les éléments financiers, ainsi que leur adéquation avec notre charte éthique. Elles doivent remplir ensuite une page de présentation avec l’évaluation de leurs impacts pour que la communauté puisse donner son avis.
- Les actifs de développement durable, dans le cadre de l’Epargne Positive : dans ce cas, les investisseur-e-s n’investissent pas dans une entreprise mais directement dans un actif, comme un kit solaire par exemple, qui va générer des revenus de manière autonome. Nous les sélectionnons par leur impact et par un modèle économique autonome, qui permet de rémunérer les investisseur-e-s de manière directe et transparente.
Vous donnez également la parole aux futurs investisseurs. Pourquoi avoir choisi de les impliquer dans la notation des projets ?
Dans notre nom, il n’y a pas uniquement la notion d’impact mais aussi le « WE », pour le collaboratif. Cela fait partie de l’ADN de l’entreprise depuis le tout début : nous avons toujours été très attachés à construire l’entreprise et les outils et services que nous proposons avec nos parties prenantes, ainsi qu’à veiller à une juste répartition de la valeur. Cela nous semblait donc naturel que les utilisateurs aient un mot à dire sur les projets que nous présentons sur la plateforme.
Vous accompagnez les entreprises dans leurs levées de fonds et le choix de leur financement, comment cela se passe-t-il pour les startups ?
Dans un premier temps, nous discutons sur la viabilité technique et financière d’une levée de fonds, ainsi que de la motivation de l’entrepreneur-e pour communiquer sur son projet (indispensable dans une démarche de financement participatif). Si le projet rentre dans nos critères et si l’entrepreneur-e est d’accord pour avancer avec nous, on commence à préparer ensemble la levée de fonds, notamment la présentation qui sera accessible au public. Ensuite, nous avons 2 cas de figures : ceux dont les entrepreneur-e-s utilisent la plateforme de manière privée, uniquement comme un outil pour mobiliser leur love money sans céder du capital, et ceux dont les entrepreneur-e-s profitent de la levée de fonds pour communiquer sur leur projet. Dans le premier cas, on passe tout de suite à la phase d’investissement, dans le 2ème, on passe d’abord par une phase d’évaluation par le public qui permet de mieux préparer la campagne.
La levée de fonds doit atteindre un seuil minimum pour être validée dans les 2 cas. Puis, à partir de la date de démarrage du contrat, souvent 6 mois après la fin de la levée de fonds, l’entreprise vient déclarer son chiffre d’affaires à chaque trimestre sur la plateforme et payer le pourcentage sur lequel elle s’est engagée. Ce montant est automatiquement réparti et versé à l’ensemble des investisseur-e-s. La durée de l’engagement peut varier mais habituellement nous sommes sur des contrats de 5 ans.
L’ensemble des paramètres sont définis au cas par cas avec l’entrepreneur-e, en amont de la levée de fonds. Nous avons mis en place un test d’éligibilité en ligne qui leur permet d’avoir un premier aperçu de ce que cela pourrait donner une levée de fonds en royalties pour leur projet.
Avec déjà plus de 100 projets soutenus pour 5 millions d’euros. Quelle est la suite pour WE DO GOOD en 2021 ?
2021 c’est une année importante dans le monde du financement participatif en France, avec une réglementation européenne qui va être mise en place. Cela devrait faciliter la vie des projets qui envisagent de s’internationaliser et qui souhaitent utiliser une plateforme pour tester un marché ou mobiliser une communauté d’investisseur-e-s dans un autre pays européen. Nous avons donc concentré une partie de nos efforts sur la traduction de la plateforme et des outils que nous mettons à disposition.
2021 sera également l’année de l’Epargne Positive, car de plus en plus de citoyens et de citoyennes cherchent des solutions simples et transparentes pour donner de l’impact positif à leur argent. Nous le sentons déjà actuellement, avec des actifs qui sont financés régulièrement sur notre plateforme, autant dans le « solaire durable », que dans le « zéro pesticide ».
Enfin, nous allons aussi continuer à développer notre outil pour les levées de fonds privées car toute startup qui démarre cherche à mobiliser des fonds propres sans céder du capital pour lancer correctement son plan de financement. Et toute startup n’a pas vocation à faire une campagne de financement participatif. Là encore c’est un outil construit avec nos parties prenantes : ce sont nos propres client-e-s et investisseur-e-s qui nous ont fait remonter ce besoin car jusqu’ici il n’y avait pas d’autre acteur proposant l’investissement en royalties comme une solution pour gérer la love money.
Pour en savoir plus sur le royalty crowdfunding et comment votre argent peut servir à financer des projets responsables, rendez-vous sur le site de WE DO GOOD !
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